samedi, août 11, 2007

MONUMENT

Parmi les repères urbains les plus connus de Bangkok, Democracy Monument et Victory Monument sont parfois pris l’un pour l’autre. Derrière cette confusion monumentale se cache un sculpteur italien, Corrado Ferocci, considéré comme le père de l’art moderne en Thaïlande.

Victory Monument a été élevé en 1941, après la bataille de Koh Chang contre les troupes françaises d’Indochine, à la mémoire des héros thaïlandais morts au champ d’honneur.
Ces deux emblèmes nationaux se dressent à des ronds-points qui sont au carrefour de l’Histoire et des civilisations. Ils furent érigés sous la mandature du maréchal Phibun Songkhram. Le premier, Democracy Monument, a été construit en 1940. Il se situe au croisement des avenues Rachadamnoeun et Din-So, 1 km à l’est de Sanam Luang, au cœur de Rattanakosin. Il fut érigé pour commémorer le coup d’état du 24 juin 1932 (2475, ère bouddhique) qui avait transformé, sans effusion de sang, une monarchie absolue, vieille de sept siècles, en monarchie constitutionnelle.
Cette date est restituée symboliquement : les quatre colonnes en forme d’ailes mesurent 24 mètres, tout comme le rayon de la place, laquelle est fermée par un cercle de 75 boulets de canon. Au sommet du dôme central, le piédestal sur lequel repose la constitution mesure 3 mètres de haut, en référence à juin, 3e mois de l’année bouddhique. Son nom thaï est Anusawari Pracha-athipataï (monument-peuple-souveraineté). Ce lieu conserve une charge politique importante et sert encore de point de ralliement pour les manifestations anti-gouvernementales.
Le Victory Monument, obélisque de plus de 15 mètresVictory Monument a été élevé en 1941, après la bataille de Koh Chang contre les troupes françaises d’Indochine, à la mémoire des héros thaïlandais morts au champ d’honneur. Il s’agit d’un obélisque de 50 mètres de hauteur entouré d’un jardin, au milieu d’un des carrefours les plus congestionnés de la capitale, à la jonction des avenues Phahon-Yothin, Ratchawiti et Phayathai. Son nom thaï est Anussawari-tchaï-samaunra-phoom (monument-victoire-bataille-champ), comme le répète inlassablement la bande enregistrée du métro aérien qui le survole respectueusement.
Ces deux mémoriaux sont l’œuvre de Corrado Ferocci, venu au Siam en 1923 à l’invitation de Rama VI. Vingt ans plus tard, l’université des Beaux-Arts (Sinlapakorn) fut fondée sous son impulsion. En 1946, il obtint la nationalité thaïlandaise et prit le nom de Sinlapa Bhirasi. On lui doit aussi, entre autres, le monument de Rama 1er (au Memorial Bridge), celui de Rama VI dans le parc de Lumpini et la statue équestre du roi Tak-Sin à Thonburi.



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