Asok est un terme fréquemment utilisé en Thaïlande. Et pour cause, derrière lui se cache le nom d’un prince modèle au parcours épique qui a abandonné son royaume pour se vouer au bouddhisme.
Asok Road est un repère toponymique notoire à Bangkok: stations de métro aérien, gare ferroviaire, pont, marché, bâtiments publics et privés, quiconque habite la capitale l’a prononcé au moins une fois. Comme dans bien d’autres cas, il s’agit d’une référence indienne empruntée à la culture bouddhique.Dans sa forme d’origine, Asok se prononce Ashoka, qui est le nom d’un empereur de l’Inde antique (3ème siècle avant J.C.). Ashoka occupe une place prééminente dans l’histoire de la patrie de Gandhi, mais aussi en Thaïlande, puisque ce personnage fabuleux aurait contribué à l’implantation du bouddhisme dans la région.Ce n’est qu’au 19ème siècle que la réalité historique d’Ashoka fut attestée par des chercheurs. Jusque là, il n'était cité que dans différents récits hagiographiques. L’empire d’Ashoka s’étendait de l’Assam à la Perse ancienne et depuis le Népal jusqu’à la région de Mysore (Inde méridionale). Ce monarque à l’envergure considérable s’est converti au bouddhisme lors d’un carnage qui mit un terme à sa boulimie d’expansion territoriale. Il fit alors construire des milliers de stupas (monuments reliquaires) et ériger ses fameux piliers sur lesquels furent gravés ses non moins inaltérables édits. Ce sont d’ailleurs les traductions commentées de ces documents épigraphiques qui permirent à des historiens, en 1837, d’apporter un éclairage décisif sur l’extraordinaire dimension politico-spirituelle de ce personnage devenu le modèle absolu du souverain idéal. La plus célèbre de ces colonnes est celle de Sarnath (près de Bénarès) où le Bouddha prononça son tout premier discours. Le groupe de quatre lions qui en constitue le chapiteau a été adopté par la république indienne comme symbole national (1947). La roue de la loi (dharmachakra), qui figure également à son sommet, a été intégrée dans le drapeau national indien. Le vocable ‘asok’ vient du pali, lui-même issu du sanskrit. La voyelle initiale ‘a’ est un privatif, se traduisant donc par ‘sans’, et ‘sok’ veut dire ‘désarroi, souffrance’, l’ensemble exprimant une absence d’affliction.
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