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Dès que je mets le pieds hors de l’aéroport de Don Muang à Bangkok, j’ai toujours ce sentiment étrange de revenir à la maison. La première chose que je fais après avoir pris une douche à mon hôtel, c’est d’aller flâner sans but précis dans les Soïs. Je me remplis d’Asie ; tout est couleurs, odeurs, contrastes. La beauté comme la laideur s’entremêlent, certaines images m’émerveillent, d’autres me donnent envie de fuir au plus vite.
Cette ville est à la fois attractive et répulsive, Ying et Yang, on peut l’adorer et la détester la minute qui suit. Mais c’est avant tout ces sentiments qui me font me sentir ici plus vivant qu’ailleurs.
En avril dernier j’étais à Bangkok, et après avoir dîner avec des amis, en rentrant, je marchais le long du petit Soï qui menait à mon hôtel ; tout était calme et il flottait dans l’air une odeur de jasmin et d’encens qui venait de je ne sais où ? Alors je me suis surpris à sourire, conscient que ce genre d’instant furtif est exactement ce qu’on devrait tous pouvoir avoir la chance de ressentir. Un pur instant de bonheur qu’il faut juste déguster et ne surtout pas essayer de rattraper. Seulement lâcher prise à tout ce qui nous entoure ; les soucis, les peurs, les peines et rester dans l’instant présent.
Le bonheur permanent n’existe pas ; seul celui qui sait voir avec les yeux d’un enfant arrive à parfois mettre bout à bout ces petits instants magiques.
Le mois passé j’ai dû sortir du pays pour faire viser mon passeport et renouveler mon visa. Le point de passage le plus proche se trouve à Mae Sai, tout au Nord du pays, à environ 220 kms de Chiang-
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Je peux le voir naître là-haut dans les neiges himalayennes, descendre le long de la Chine, caresser Luang Prabang, rugir près de Paksé juste avant d’entrer au Cambodge, flâner au milieu de Phnom Penh, se multiplier et nourrir le Viet-Nam, avant d’aller mourir en mer de Chine.
Je vois tout cela ; je vois aussi les cataractes d’eau tiède de la mousson qui le font parfois devenir terrible. Il y a le ciel aussi, je peux voir les gros nuages noirs, zébrés de mille éclairs, recouvrir les mystérieuses montagnes laotiennes et, derrière les rideaux d’eau, les faire ressembler à une femme couchée, contemplant pour l’éternité les carrés verts et brillants des rizières.
Je sens l’arrivée de ces grains violents, de ces cascades chaudes parfumées de l’odeur de la terre. Après le déluge le marbre brille et, tout autour, on sent les arbres, les plantes et les fleurs respirer et vivre.
Encore une fois c’est dans ces instants là que je me sens simplement vivant ; je suis tout à la fois la pluie, la terre, l’air et les arbres. Ce bien être dépasse tout : l’argent, les belles voitures, de grandes maisons, le sexe, la gloire, etc… tous ces désirs qui ne sont jamais totalement assouvis. Je ne sais pas après quoi nous courrons ? Il est parfois bon de savoir simplement s’arrêter, regarder et s’écouter respirer…
3 commentaires:
Your blog is beautiful my chouchou. Amazing !
So thoughtful :)
I wonder what's going on; who is taking your spirit and piece of mind
... ME
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