Après 2008, marquée par les troubles politiques et le déclenchement de la crise financière mondiale, la Thaïlande se prépare à une année difficile sur le plan économique. Le gouvernement prépare un plan de relance pour soutenir la croissance. Mais beaucoup de grands leaders économiques assurent que le pays a la capacité de relever ces défis.
Relever les défis économiques de 2009 sera "plus difficile que pendant la crise de 1997". Le nouveau Premier ministre Abhisit Vejjajiva n’y va pas par quatre chemins. 70% des revenus thaïlandais proviennent des exportations et du tourisme, deux secteurs qui commencent à ressentir fortement les effets de la récession dans les pays occidentaux et au Japon. En novembre, les exportations ont diminué pour la première fois en six ans. Le blocage des aéroports de Bangkok par l’Alliance du Peuple pour la Démocratie, fin novembre, a également fait perdre plus de 6 milliards d’euros au royaume, selon la Banque de Thaïlande. Les prévisions de croissance ont été révisées à la baisse. Fin décembre, le ministre des Finances, Korn Chatikavanij, a annoncé qu’elle se situerait entre 0 et 2% pour 2009, contre environ 4% prévu pour 2008. L’économie se serait même contractée pendant les trois derniers mois de 2008.
300 milliards de bahts pour la relance
Mais pour le Premier ministre, la Thaïlande, bien qu’étant une économie très ouverte, est "relativement bien positionnée" pour affronter la crise. Selon lui, les fondamentaux de l’économie sont toujours bons et le pays a su tirer les leçons de la crise de 1997. Abhisit envisage même un regain de croissance pour la fin 2009. Pour soutenir l’économie, le gouvernement prévoit un plan de relance de 300 milliards de bahts (6,5 milliards d’euros). Les mesures définitives seront annoncées dans les prochaines semaines, mais le gouvernement affirme d’ores et déjà qu’un tiers de cette somme sera consacré à soutenir le secteur agricole et à lutter contre le chômage. Un million d’emplois seraient menacés pour l’année à venir. 100 milliards devraient être employés à divers projets, comprenant probablement des mesures fiscales incitatives. Des réductions d’impôts pourraient être accordées aux plus pauvres, selon le ministre des Finances. Les aides mises en place par le gouvernement de Samak Sundaravej pour les catégories défavorisées (électricité et transports gratuits) seront prolongées pendant 6 mois.
Une économie plus solide qu’en 1997
Si les grands leaders économiques insistent sur l’importance des défis à relever, beaucoup réaffirment leur confiance dans la capacité de réaction du pays. "Tout bien considéré, je suis même assez optimiste pour le futur", ose Tarisa Watanagase, gouverneur de la Banque de Thaïlande. Selon elle, la Thaïlande est dans une position bien plus solide qu’il y a dix ans, grâce aux réformes des entreprises après la crise asiatique. Mais le gouvernement doit désormais supporter davantage le secteur agricole, renforcer la compétitivité des exportations et relancer les grands projets d’infrastructures, selon Ampon Kittiampon. Le secrétaire général du Bureau national du développement économique et social (NESDB), l’agence de planification gouvernementale, regrette que toutes ces mesures n’aient pas été prises plus tôt, à cause de la crise politique. Mais si la Thaïlande parvient à mener à bien cette restructuration de son économie interne, "elle verra des opportunités surgir de la crise", prédit Pramon Sutivong, le président de la Chambre de Commerce thaïlandaise.
Source : www.lepetitjournal.com
samedi, janvier 17, 2009
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